L’armée américaine a fabriqué de fausses preuves de technologies extraterrestres et a laissé les rumeurs se propager afin de dissimuler de véritables programmes d’armement secrets.
https://www.wsj.com/politics/national-security/ufo-us-disinformation-45376f7e
Le 8 juin 2025, par Joel Schectman & Aruna Viswanatha, The Wall Street Journal
Un minuscule bureau du Pentagone avait passé des mois à enquêter sur des théories du complot à propos de programmes secrets liés aux OVNI à Washington, lorsqu’il a découvert une vérité stupéfiante : au moins une de ces théories avait été alimentée par le Pentagone lui-même.
L’enquête, ordonnée par le Congrès, a conduit les enquêteurs à remonter jusqu’aux années 1980, lorsque un colonel de l’armée de l’air s’est rendu dans un bar situé près de la zone 51, un site ultra-secret dans le désert du Nevada.
Il a remis au propriétaire du bar des photos de ce qui pourrait être des soucoupes volantes. Les photos ont été accrochées aux murs, et l’idée selon laquelle l’armée américaine testait en secret une technologie extraterrestre récupérée est entrée dans le folklore local.
Mais ce colonel était en mission — une mission de désinformation.
Les photos avaient été truquées, a confessé en 2023 l’officier, désormais à la retraite, aux enquêteurs du Pentagone.
Toute cette mise en scène était un leurre destiné à protéger ce qui se passait réellement à la zone 51 : l’armée de l’air utilisait le site pour développer des avions furtifs top-secrets, considérés comme un atout stratégique crucial face à l’Union soviétique. Les chefs militaires craignaient que les programmes ne soient exposés si, par hasard, des habitants apercevaient un vol d’essai — par exemple, celui du F‑117 Nighthawk, un avion qui, de fait, avait l’air d’appartenir à un autre monde. Il valait mieux que les gens croient qu’il venait d’Andromède.

Cet épisode, rapporté ici pour la première fois, n’était qu’un élément parmi d’autres que l’équipe du Pentagone a découverts en enquêtant sur des décennies d’accusations selon lesquelles Washington cacherait ce qu’il savait sur la vie extraterrestre. Cette démarche a abouti à la publication d’un rapport du Département de la Défense, paru l’année dernière, qui a conclu que les allégations de dissimulation gouvernementale étaient infondées.
En réalité, comme le révèle une enquête du Wall Street Journal, le rapport lui-même équivalait à une dissimulation — mais pas de la manière dont l’industrie des théories du complot sur les OVNI le laisse entendre.
La version rendue publique a omis la vérité derrière certains des mythes fondateurs entourant les OVNI : le Pentagone avait parfois, délibérément, attisé les flammes, ce qui équivaut à dire que le gouvernement américain a visé ses propres citoyens avec de la désinformation.
Par ailleurs, la nature même du fonctionnement du Pentagone — une bureaucratie opaque, maintenant des programmes secrets au sein de programmes secrets, enveloppés de récits de couverture — a créé un terrain fertile pour la propagation des mythes.
Ces révélations représentent un rebondissement stupéfiant dans l’histoire de l’obsession culturelle américaine pour les OVNI. Durant les décennies qui ont suivi la diffusion radiophonique en 1938 de La Guerre des Mondes de H.G. Wells, qui avait semé la panique dans tout le pays, la spéculation sur les visiteurs extraterrestres est restée l’apanage des tabloïds de supermarché, des blockbusters hollywoodiens, et des conventions costumées de Las Vegas.
Plus récemment, les choses ont pris une tournure inquiétante lorsqu’une poignée d’anciens responsables du Pentagone ont rendu publiques des accusations selon lesquelles un programme gouvernemental aurait pour but d’exploiter une technologie extraterrestre et de la dissimuler aux Américains. Ces affirmations ont conduit à l’enquête menée par le Pentagone.
Désormais, des éléments de preuve indiquent que les efforts du gouvernement pour propager la mythologie des OVNI remontent aux années 1950.
Ce récit repose sur des entretiens avec deux douzaines d’actuels et d’anciens responsables américains, de scientifiques et de contractants militaires impliqués dans cette enquête, ainsi que sur des milliers de pages de documents, d’enregistrements, de courriels et de messages texte.
Parfois, comme dans le cas de la tromperie autour de la zone 51, des officiers militaires ont diffusé de faux documents pour créer un écran de fumée autour de véritables programmes d’armement secrets. Dans d’autres cas, des responsables ont laissé les mythes sur les OVNI s’enraciner au nom de la sécurité nationale — par exemple, afin d’empêcher l’Union soviétique de détecter des vulnérabilités dans les systèmes de protection des installations nucléaires. Ces récits avaient tendance à prendre leur propre autonomie, comme le montre l’histoire d’un supposé morceau de métal spatial qui, après trois décennies d’allégations, s’est avéré n’avoir rien d’extraordinaire. Une autre pratique de longue date ressemblait davantage à un rituel de bizutage universitaire qui avait totalement échappé à tout contrôle.
Les enquêteurs tentent encore de déterminer si la diffusion de cette désinformation relevait d’initiatives locales de certains commandants et officiers, ou d’un programme centralisé et institutionnalisé.
Le Pentagone a omis des faits essentiels dans la version publique du rapport de 2024, qui auraient pourtant permis de faire taire certaines rumeurs sur les OVNI, selon l’enquête du Wall Street Journal. Ces omissions visaient à la fois à protéger des secrets classifiés et à éviter des situations embarrassantes. L’Armée de l’air, en particulier, a fait pression pour que certains détails ne soient pas révélés, de peur qu’ils compromettent des programmes secrets ou nuisent à des carrières.
Ce manque de transparence totale n’a fait que renforcer les théories du complot. Des membres du Congrès ont formé un caucus, composé principalement de Républicains, pour examiner les phénomènes anormaux non identifiés (UAP, selon le jargon administratif). Le caucus a exigé que la communauté du renseignement révèle quelles agences sont impliquées dans des programmes de récupération d’épaves d’UAP.
Le scepticisme du mouvement MAGA à l’égard de ce qu’il appelle « l’État profond » ne fait que renforcer l’idée que des bureaucrates gouvernementaux cacheraient ces secrets au public américain. Lors d’une audition tenue en novembre devant deux sous-comités de la commission de surveillance de la Chambre, la représentante Nancy Mace, Républicaine de Caroline du Sud, a exprimé ses doutes quant au rapport du Pentagone :
« Je ne suis pas mathématicienne, mais je peux vous dire que quelque chose ne colle pas », a-t-elle déclaré.
« Assez stupide »
Sean Kirkpatrick, un scientifique précis, portant des lunettes, qui avait passé des années à étudier les vibrations dans des cristaux lasers, était sur le point de prendre sa retraite du service gouvernemental lorsqu’il reçut l’appel qui allait changer sa vie.
En 2022, il avait atteint le poste de scientifique en chef au Missile and Space Intelligence Center, situé à Redstone Arsenal, près de Huntsville, en Alabama. Alors qu’il était assis à son bureau à 6 h 30 du matin, buvant un café et parcourant rapidement les rapports de renseignement arrivés pendant la nuit, son téléphone de bureau Tandberg — essentiellement une version sécurisée et classifiée de FaceTime — se mit à sonner.
C’était un sous-secrétaire adjoint du Pentagone, qui était en train de mettre une cravate pendant qu’il lui parlait d’un nouveau bureau que le Congrès avait ordonné au département de créer, destiné à examiner les phénomènes anormaux non identifiés.
« Le sous-secrétaire et moi avons dressé une liste restreinte de personnes capables d’assurer cette mission, et tu es en haut de la liste », lui dit le responsable, ajoutant qu’ils avaient choisi Kirkpatrick parce qu’il avait à la fois un bagage scientifique et avait déjà construit une demi-douzaine d’organisations au sein de la communauté du renseignement.
Kirkpatrick rétorqua :
« Est-ce la vraie raison ? Ou est-ce parce que je suis le seul assez stupide pour dire “oui” ? »
Peu de temps après, Kirkpatrick mit sur pied le All-domain Anomaly Resolution Office (AARO). Dernier en date d’un amas d’agences gouvernementales spéciales (véritable « soupe alphabet ») mises en place pour étudier les OVNI depuis plus d’un demi-siècle, l’AARO opérait depuis un bureau non identifié près du Pentagone, avec quelques dizaines de collaborateurs et un budget classifié.
La mission se divisait en deux volets. Le premier consistait à collecter des données sur les observations, notamment autour des installations militaires, et à déterminer si elles pouvaient s’expliquer par une technologie terrestre. En raison d’une attention publique croissante, le nombre de signalements avait explosé ces dernières années : 757 rapports entre mai 2023 et mai 2024, contre 144 entre 2004 et 2021.
L’AARO a attribué la plupart des incidents à des ballons, des oiseaux, ou à la prolifération de drones qui encombrent désormais le ciel.
Beaucoup de témoignages de pilotes décrivant des orbes flottants s’expliquaient en réalité par des reflets du soleil sur les satellites Starlink, ont conclu les enquêteurs. Ils poursuivent toujours leurs analyses afin de déterminer si certains phénomènes inexpliqués pourraient correspondre à des technologies étrangères, comme des avions chinois utilisant des méthodes de camouflage de nouvelle génération qui distorseraient leur apparence.
Le bureau a constaté que certains événements apparemment inexplicables ne l’étaient pas tant que ça, en fin de compte. Dans un cas, une vidéo de 2015 semblait montrer un objet sphérique passant à toute allure à côté d’un avion de chasse à une vitesse quasi impossible. On entend le pilote dire dans la vidéo, en riant :
« Oh, mec, t’as vu ça ! »
Mais plus tard, les enquêteurs ont déterminé qu’il n’y avait rien de très extraordinaire — quel que fût l’objet, l’angle de la caméra et la vitesse relative du jet donnaient simplement l’illusion d’une vitesse beaucoup plus grande que la réalité.
La deuxième mission du bureau s’est révélée plus étrange : il s’agissait de revoir les archives historiques depuis 1945 afin d’évaluer les affirmations faites par des douzaines d’anciens membres de l’armée, selon lesquelles Washington aurait mené un programme secret visant à récupérer une technologie extraterrestre.
Le Congrès a accordé au bureau un accès sans précédent aux programmes les plus hautement classifiés des États-Unis, afin de permettre à l’équipe de Kirkpatrick de vérifier la véracité de ces récits jusqu’au bout.
Au fur et à mesure de son enquête, Kirkpatrick a commencé à découvrir un véritable labyrinthe de miroirs à l’intérieur même du Pentagone, enveloppé à la fois de couvertures officielles et non officielles.
À un certain niveau, le secret était compréhensible. Les États-Unis, après tout, avaient été engagés pendant des décennies dans un affrontement existentiel avec l’Union soviétique, chaque camp déterminé à prendre l’avantage dans la course aux armes toujours plus exotiques.
Mais Kirkpatrick a vite découvert que certaines formes d’obsession pour le secret frôlaient le burlesque.
Un ancien officier de l’armée de l’air était visiblement terrifié lorsqu’il déclara aux enquêteurs de Kirkpatrick qu’il avait été briefé, plusieurs décennies plus tôt, sur un projet secret lié aux extraterrestres, et qu’on lui avait affirmé que s’il révélait ce secret, il pourrait être emprisonné ou exécuté. D’autres hommes, qui n’en avaient jamais parlé, même à leurs épouses, répétèrent la même chose aux enquêteurs.
Il s’est avéré que ces témoins avaient été les victimes d’un rituel de bizutage étrange.
Pendant des décennies, certains nouveaux commandants des programmes les plus secrets de l’armée de l’air, au cours de leur briefing d’intégration, recevaient une feuille de papier comportant la photo de ce qui ressemblait à une soucoupe volante. L’engin était présenté comme un véhicule à manœuvre antigravitationnelle.
On leur disait que le programme auquel ils allaient participer, appelé Yankee Blue, faisait partie d’un effort de rétro-ingénierie de la technologie de cet engin. On leur ordonnait ensuite de n’en jamais parler à quiconque.
Beaucoup d’entre eux n’apprirent jamais que c’était un faux.
Kirkpatrick découvrit que cette pratique avait commencé plusieurs décennies auparavant, et semblait se poursuivre encore.
Le secrétariat à la Défense a diffusé un mémo dans toute l’armée au printemps 2023 pour ordonner que cette pratique cesse immédiatement, mais le mal était déjà fait.
Les enquêteurs cherchent encore à comprendre pourquoi des officiers avaient trompé leurs subordonnés : s’agissait-il d’une épreuve de loyauté, d’une tentative délibérée de manipulation, ou d’autre chose encore ?
Après cette découverte en 2023, le bras droit de Kirkpatrick a informé Avril Haines, la directrice du renseignement national nommée par le président Joe Biden, qui fut sidérée.
« Est-ce que cela pourrait être à l’origine de la croyance persistante selon laquelle les États-Unis possèdent un programme extraterrestre dissimulé au peuple américain ? », demanda Haines, selon des personnes familières du dossier.
« Quelle était l’ampleur de tout cela ? », poursuivit-elle.
Le responsable répondit :
« Madame, nous savons que cela a duré des décennies. Nous parlons de centaines et de centaines de personnes. Ces hommes ont signé des accords de non-divulgation. Ils croyaient que tout cela était réel. »
Cette révélation aurait pu être dévastatrice pour l’armée de l’air. Cette branche était particulièrement sensible aux accusations de bizutage, et demanda à l’AARO de ne pas inclure cette découverte dans le rapport public, même après que Kirkpatrick eut briefé des membres du Congrès à ce sujet. Kirkpatrick prit sa retraite avant que ce rapport ne soit terminé et publié.
Dans une déclaration, une porte-parole du Département de la Défense a reconnu que l’AARO avait découvert des preuves de faux documents de programmes classifiés relatifs aux extraterrestres, et qu’il avait informé les parlementaires et les responsables du renseignement.
La porte-parole, Susan Gough, a précisé que le département n’avait pas inclus cette information dans son rapport de l’an passé parce que l’enquête n’était pas encore terminée, mais qu’il prévoit de l’inclure dans un autre rapport prévu plus tard cette année.
« Le département s’est engagé à publier un deuxième volume de son Rapport sur les archives historiques, qui comprendra les découvertes de l’AARO concernant les cas de canulars et de documents non authentiques », a déclaré Gough.
Un bunker dans le Montana
Kirkpatrick enquêta sur un autre mystère remontant à 60 ans.
En 1967, Robert Salas, aujourd’hui âgé de 84 ans, était capitaine dans l’armée de l’air. Il se trouvait dans un bunker de la taille d’un placard, chargé de surveiller 10 missiles nucléaires dans le Montana.
Il était prêt à lancer des frappes apocalyptiques au cas où l’Union soviétique lancerait une attaque en premier, lorsqu’il reçut un appel vers 20 heures, en provenance du poste de garde situé à l’entrée.
Un ovale rouge-orangé lumineux était en suspension au-dessus de la porte d’entrée, raconta Salas aux enquêteurs de Kirkpatrick. Les gardes avaient sorti leurs fusils, qu’ils pointaient vers l’objet flottant au-dessus de l’entrée.
À ce moment-là, une alarme retentit dans le bunker, signalant un problème dans le système de contrôle : les dix missiles avaient été désactivés.
Salas apprit peu après qu’un événement similaire s’était produit dans d’autres silos à proximité. Était-ce une attaque ? Salas ne reçut jamais de réponse.
Le lendemain matin, un hélicoptère l’attendait pour le ramener à la base. Une fois arrivé, on lui donna un ordre :
« Ne parlez jamais de cet incident. »
Salas fut l’un des cinq hommes interviewés par l’équipe de Kirkpatrick qui avaient été témoins d’événements semblables dans les années 1960 et 1970. Bien que liés par le secret, ces hommes commencèrent à raconter leur histoire dans les années 1990, dans des livres et documentaires.
L’équipe de Kirkpatrick se pencha sur cette affaire et découvrit une explication terrestre.
Les couches de béton et d’acier entourant les missiles nucléaires américains étaient assez épaisses pour leur permettre de résister à une frappe soviétique.
Mais à l’époque, les scientifiques craignaient qu’une puissante onde électromagnétique, générée par une explosion nucléaire, rende inutilisable l’équipement nécessaire à une contre-attaque.
Pour tester cette vulnérabilité, l’armée de l’air développa un générateur électromagnétique exotique capable de simuler cette impulsion perturbatrice sans devoir déclencher une véritable explosion nucléaire.
Une fois activé, ce dispositif, placé sur une plateforme mobile à 18 mètres au-dessus de l’installation, accumulait de l’énergie jusqu’à ce qu’il émette une lueur, parfois d’un orange aveuglant. Il libérait alors une impulsion d’énergie qui pouvait ressembler à un éclair.
Les impulsions électromagnétiques suivaient des câbles reliés au bunker où se trouvaient des commandants de lancement comme Salas, perturbant les systèmes de guidage, désactivant les armes, et hantant ces hommes jusqu’à aujourd’hui.
Mais toute fuite publique concernant ces essais aurait permis à la Russie de découvrir que l’arsenal nucléaire américain pouvait être neutralisé par une première frappe. Les témoins ont donc été tenus dans l’ignorance.
À ce jour, Salas croit encore avoir été témoin d’une intervention intergalactique destinée à empêcher une guerre nucléaire, et que le gouvernement tente de cacher cet événement. Il a à moitié raison.
Cette expérience a laissé le vieil homme profondément sceptique vis-à-vis de l’armée américaine et de sa capacité à dire la vérité :
« Il y a un gigantesque camouflage, non seulement par l’armée de l’air, mais aussi par chaque autre agence fédérale ayant autorité sur ce sujet », a-t-il déclaré dans une interview au Wall Street Journal.
« Nous n’avons jamais été informés des activités en cours. L’armée de l’air nous a exclus de toute information. »
Cacher la vérité à des hommes comme Salas, et les efforts délibérés pour désinformer le public, ont libéré une force dangereuse au sein même du Pentagone — une force devenue presque incontrôlable au fil des décennies.
La mythologie paranoïaque que l’armée américaine a contribué à propager exerce désormais son emprise sur un nombre croissant de ses propres hauts responsables, qui se considèrent comme des croyants.
La crise atteignit un point d’ébullition autour d’un morceau de métal envoyé par la poste à un animateur de radio nocturne en 1996, dont l’expéditeur affirmait qu’il provenait d’un vaisseau spatial écrasé.
✉️ Pour écrire aux auteurs : joel.schectman@wsj.com & aruna.viswanatha@wsj.com
Ce que j’en pense…
Le bizutage ;>)
C’est un article très intéressant. J’ai bien aimé l’affaire du bizutage avec une photo de soucoupe volante. J’ai même ri.
Mais pour être franc, je trouve que la ficelle est un petit peu grosse quand même…
Si cela était vrai, quelqu’un aurait fini par parler je pense. Enfin, c’est juste un sentiment, c’est possible hein…
Le générateur électromagnétique exotique…
Là, j’avoue que cela commence un tout petit peu à se gâter.
Il n’y a pas de « Générateur EMP Exotique », sauf dans la science-fiction.
Il y a 2 moyens de créer des générateurs EMP.
Soit en utilisant une explosion nucléaire (NEMP – Nuclear Electromagnetic Pulse), ce qui n’allait ÉVIDEMENT pas être utilisé ici, car cela aurait détruit les appareils électriques de la moitié de le l’Amérique, et certainement fait sortir tous les missiles balistiques de leurs silos en mêmes temps…
Ou un principe électromagnétique courant, qui consiste à charger des condensateurs conséquents, puis à les décharger en les vidant (très rapidement…) dans une bobine, ce qui va libérer un courant très important dans le circuit et créer un champ électromagnétique important, mais extrêmement bref, on parle d’une microseconde au plus.
Cela s’appelle un générateur de Marx, ce n’est pas exotique, et existe depuis 1923.
Et c’est un peu ce que l’on pouvait avoir de mieux dans les années 60. Mais sans électronique de puissance, et avec des technologies de condensateurs « A l’ancienne ».
Le schéma de base est ridiculement simple.

L’idée est de charger les condensateurs individuellement en parallèles, puis de les commuter en série pour multiplier leurs tensions individuelles, et de libérer cette énergie dans une bobine.
Je vous avoue un méfait : J’ai demandé à ChatGPT de me faire un schéma, mais du coup il a VRAIMENT réussi à faire un truc exotique ;>) – Peu importe, on voit des condensateurs, un générateur et une bobine, cela suffira mais révulsera l’électricien de base, tant pis on a compris comment cela fonctionne.
On voit ici une très bonne vidéo, même si elle date un peu.
Critique technique – la puissance mise en jeu
Un générateur EMP des années 60 était très intéressant, mais largement insuffisante pour simuler une explosion nucléaire. Surtout un modèle « portable », ou plutôt transportable, d’une taille réduite que l’on pouvait monter à 18 mètres de haut.
Les câbles électriques à proximité des silos sont non seulement blindés, mais de plus tirés dans des tuyaux en cuivre pour justement neutraliser ces inductions. Je sais exactement comment sont faites ces installations.
Donc je ne crois pas un seul instant à la validité technique d’une telle opération. Ni à la mise en œuvre de cette « machine » à 18 mètres de haut. C’est ridicule.
Critique technique – le halo rouge
L’impulsion dure moins d’une microseconde. On n’a pas le temps de voir un « objet planer ». Et ensuite, il faut recharger le dispositif. Avec la technique des années 60.
Désolé, cela ne répond pas à ce qui est affirmé.
Critique organisationnelle – les opérateurs n’ont pas été avertis…
Car c’était un test « top secret » … Je suis désolé, c’est un argument totalement idiot.
COMMENT ne pas avertir les opérateurs ? Et si le test tournait mal ?
Et que les opérateurs déclenchent eux-mêmes une mise à feu à la suite d’une conséquence particulière ?
Ce n’est pas possible, on ne peut pas écrire une couillonade pareille.
Critique narrative – Le disque orange
Ce « disque orange » a-t-il VRAIMENT été vu ?
Ce n’est en tout cas pas ce qu’à écrit Brian Dunning dans son reportageThe UFO Movie THEY Don’t Want You to See.
https://www.uap-blog.com/le-film-ovni-quils-ne-veulent-pas-que-vous-voyiez-2023/
En fait, on explique un non-sens par un autre non-sens.
Probablement que ce que dit cet article a un fond de vérité, mais pas comme ça.
De plus, le reportage de Dunning évoque une panne d’une centrale électrique, et la latence nécessaire pour faire repartir des générateurs de secours, ce qui est beaucoup plus sensés techniquement.
(Toutefois, cette alternative possède à mon avis aussi une très grosse faille, dans le sens que les opérateurs sont parfaitement informés si une alimentation électrique principale tombe, et savent que le système bascule sur une unité de secours. JE LE SAIS. Cela fait partie de n’importe quel poste de pilotage technique…Car de plus ils auraient aussi des procédures à suivre…)
Espérons qu’on en saura plus dans le prochain rapport, car en l’état, cette « Révélation » ne passe pas le standards qualité de Toledo.
C’est moche au point de se dire que pour terminer, l’explication la plus rationnelle sera celle des soucoupes volantes ;>)
Désolé, cela peut aussi arriver quelquefois…